dimanche 13 septembre 2009

Moonlight

Une pulsion musicale.
Une composition à la minigratte, 2 pistes, 30 minutes de composition/enregistrement/mixage, 45 secondes de musique.

Et ça sonne comme une musique de film. Un peu trop à mon goût même, je sais pas où j'ai pu choper cette idée.

Comme d'habitude, j'ai la flemme de chercher un endroit pour uploader de la musique alors je fais une pseudo vidéo, ici avec une jolie image de Lune que j'ai prise cet été au téléobjectif sur l'île d'Oléron.
Pour les facebookiens qui voient pas la vidéo et donc qui peuvent pas entendre le son, faut aller ici: http://soulchapo.blogspot.com c'est mon blog et sans me vanter il est génial (et super fréquenté surtout).



Voilà, si quelqu'un reconnaît la musique que j'ai copiée sans le vouloir (ça me fait penser à une musique de film alternatif américain, genre Juno, Little Miss Sunshine ou Garden State avec de la pop planante indépendante américaine en BO), qu'il ou elle me le dise parce que ça me saoûle de pas trouver...

jeudi 10 septembre 2009

De l'art de gueuler suffisamment fort

Le monde est un brouhaha constant. Il se passe tellement de choses, tellement rapidement que tous les événements sont vite noyés dans le torrent des suivants.
On a de plus en plus de mal à se rappeler des nouvelles d'il y a une semaine. Pourtant on est extrêmement bien informés, du moins en quantité, mais probablement trop.

Le problème n'est donc plus d'avoir des idées ou du talent mais de savoir comment le montrer et le vendre.

Nous vivons dans l'ère de la communication, il faut trouver l'élément qui retiendra l'attention de la cible. L'élément qui rendra l'information différente des autres et donc retenue. Les publicitaires font ça très bien. Tout est pensé pour attirer l'attention du public.
Quand on veut focaliser l'intérêt sur un problème, il est plus valable de faire une action d'éclat que de l'exposer dans toute sa gravité.

Ainsi, plus la teneur médiatique d'un événement augmente, plus son message est faussé et réduit. Quand on crie, on ne peut pas tenir longtemps et on s'essouffle trop rapidement pour pouvoir tout dire.

C'est cependant et malheureusement la seule façon de se faire entendre.

Il s'agit donc de savoir comment gueuler par dessus le brouhaha ambiant quand on n'est pas publicitaire, ni journaliste, ni que l'on a assez d'argent ou d'intérêt pour s'acheter de l'espace dans les médias.


Niveau 1: Les débats, les pétitions, les lettres...
C'est le premier stade. Quelque chose ne nous plaît pas, on le fait savoir. Si besoin on se monte en association, on en discute, on cherche à contacter les responsables politiques. C'est l'emmerdement minimum, personne n'est gêné. On peut distribuer des tracts aux passants, tracts généralement pleins de texte expliquant le pourquoi du comment et les problèmes exacts.
Au mieux, on obtient un entrefilet dans la presse locale (si on y a un contact) et une réponse sous forme de lettre-type signée par l'obscur sous-fifre d'un obscur conseiller d'un quelconque ministre.

Niveau 2: Les grêves, les manifestations...
Là, le niveau monte un peu. On comprend qu'il va falloir se mettre à emmerder quelques personnes pour se faire entendre. On se réunit à plusieurs dans la rue, forçant la police à fermer quelques rues ou bien on arrête de travailler, sacrifiant son salaire au passage mais touchant l'entreprise là où ça fait mal. Les tracts ont de moins en moins de texte, les explications sont remplacées par des listes des points posant problème, perdant par là de l'information et donc la teneur du message initial. Les panneaux portent des slogans courts et des images impressionnantes.
Les médias commencent un peu à s'intéresser au cas, quelques personnalités politiques s'agitent et commencent à montrer le bout de leur nez.

Niveau 3: Les actions d'éclat
Ca commence à devenir assez lourd. L'imagination fonctionne à plein régime, il faut trouver l'image choc. On va démonter des Mc Donald's ou planter des tentes près du canal St Martin. On fait des opérations escargot sur l'autoroute, on occupe des usines, on va déverser du lisier/lait/pneus/tomates/poissons (rayer les mentions inutiles) devant un quelconque symbole politique. Les tracts disparaissent. Les slogans sont réduits à 2 ou 3 scandés à tue-tête. Les insultes font leur apparition.
Les télés sont présentes en masse si elles estiment que le public est intéressé. La pauvreté marche bien, le quota du pêcheur moins bien. Les grandes causes trouvent une adhésion massive du public, les autres finissent dans l'oubli.

Niveau 4: La violence
On atteint enfin le stade ultime. La coupe est pleine. Les grandes causes ayant l'adhésion des médias font ça de manière relativement douce, il ne leur manque qu'un peu de reconnaissance alors on séquestre les dirigeants. On peut aussi poser des bouteilles de gaz et menacer de faire sauter une usine. Les causes moins médiatisées à l'origine mais portées par un nombre suffisant de partisans motivés sombrent dans le terrorisme: on pose des bombes, on assassine ou on tente d'assassiner des personnalités. Le message est noyé dans le bruit des coups.
Les médias sont présents mais le traitement de la violence qui est très rentable a supplanté celui des revendications, tout juste quelques rappels de la situation. L'opinion publique commence à douter et hésite à cautionner. La violence étant par essence éphémère et impossible à maintenir dans la durée, la cause sombre peu à peu dans l'oubli...


Il apparaît donc que plus la cause est médiatisée, moins elle est réellement connue. Il n'y aurait donc aucun espoir de se faire entendre?

Si, et il est relativement simple. Se servir de la violence mais faire en sorte qu'elle soit dirigée contre la cause défendue. Les violents fournissent l'exposition médiatique et les victimes peuvent s'en servir pour faire passer leur message.
Quelques exemples: les licenciements massifs ont souvent bonne presse et les employés sont entendus, les opposants iraniens ont fait parler d'eux, les américains étaient adulés après le 11 septembre...
Bien sûr, il faut quand même avoir une cause relativement médiatique, c'est-à-dire qui intéresse les gens et qui ne soit pas contraire aux intérêts des personnes liées aux médias.
Par exemple, les morts dus à la faim ou au sida ne sont pas intéressants, les pas-encore-morts de la grippe A le sont beaucoup plus.

En conclusion, pour te faire entendre, sois comme tout le monde, attire la violence et attise la haine des gens différents contre toi...

mardi 8 septembre 2009

L'information nous entoure

On se croit forts, nous, humains. On domine notre environnement, paraît-il. Mais a-t-on conscience de l'infinie complexité du monde qui nous entoure?

Là, les pseudo-poètes s'enflamment: "Mais oui, bien sûr, tu as raison (oui les pseudo-poètes issus pour l'occasion de mon imagination me tutoient). Quand on observe la beauté de la vie, l'amour, l'union de deux êtres qui en crée un troisième, l'art, l'instinct des animaux et blablabla..."
Moi, je vais juste vous parler d'un petit morceau de charbon. Le charbon qu'on jette dans le barbecue l'été pour qu'il fournisse la chaleur pour cuire la saucisse/merguez/autre viande bien grasse qui va suinter son cholestérol, cholestérol qui à terme bouchera nos artères et nous fera crever dans d'atroces souffrances. Mais bon, en même temps, c'est tellement bon un barbecue. Anyway, passons aux choses sérieuses.

Avant de commencer à divaguer je préfère préciser que malgré les développements qui pourront apparaître scientifiques (bien qu'ils soient plutôt basiques en réalité, mais bon on s'en fout, là n'est pas la question) tout le monde pourra saisir la conclusion même s'il n'a rien compris au développement. Ceci dit, commençons.

Donc nous avons devant nous un morceau de charbon. 12g sur la balance. Banal, quoi. 12g de carbone pur, on va négliger les impuretés (hypothèse simplificatrice n°1).
D'après M. Avogadro, qui était loin d'être bête (si il l'était, alors on est vraiment dans la merde parce qu'une bonne partie des sciences pourrait aller se rhabiller), ce morceau de charbon contient 6,02.10^23 (10 puissance 23, soit un 1 et 23 zéros derrière que j'ai la flemme d'écrire d'où la notation en puissance de dix) atomes de carbone.
On va se contenter d'ordres de grandeur donc on dira 10^23 atomes (hypothèse simplificatrice n°2). Ce qui fait plus que pas mal d'atomes quand même.

Considérons (hypothèse simplificatrice n°3 pour éloigner les malins de la mécanique quantique) qu'il suffit de connaître exactement chacun de ces atomes pour connaître exactement notre morceau de charbon et pouvoir entièrement déterminer ce qu'il est, ce qu'il fait dans la vie, etc...
Connaître un atome veut dire connaître sa position dans le morceau de charbon, ses déplacements (ben ouais le charbon il est bien fixe mais le carbone dedans il vibre comme si sa vie en dépendait), son état d'excitation, enfin tout plein de paramètres physiques.
Imaginons (hypothèse simplificatrice et entièrement fantaisiste n°4) que connaître un atome revienne uniquement à connaître 8 grandeurs pouvant prendre chacune 2 valeurs différentes.
Cela veut dire que chacune de ces grandeurs peut être représentée par un bit (les machins dans les ordinateurs qui peuvent prendre que 0 ou 1 comme valeur), connaître un atome reviendrait donc à trouver l'état de chacun de ces bits, chaque atome donnerait donc un octet (8 bits) d'information.
Si vous n'avez pas suivi cette partie, croyez moi et retenez quand même que c'est de la simplification à la tronçonneuse.

Maintenant qu'on a admis qu'un atome valait un octet d'information, remontons et cherchons la quantité d'information dans le morceau de 12g de charbon. Si vous avez bien suivi, c'est facile: 10^23 octets.
Mais bon on a l'habitude de manipuler des giga-octets et des téra-octets quand on achète des disques durs pour y stocker nos films et nos musiques piratés. On va donc convertir ce chiffre en téra-octets.
Hypothèse simplificatrice n°5 (elle ne va pas dans notre sens, contrairement aux autres mais est totalement négligeable, croyez-moi), nous allons considérer qu'un kilo-octet ne contient que 1000 octets (et non 1024 comme dans la réalité pour des raisons de puissance de 2 que seuls les geeks prennent en compte), de même un méga-octet sera fixé à 1000 Ko, etc... Donc un téra-octet correspond à 10^12 octets dans notre théorie.

Revenons donc à notre morceau de charbon de 12g (environ 24 bonbons Tic-Tac pour donner une idée du poids). Après toutes nos hypothèses simplificatrices, il contient 10^11 Téra-octets d'informations. Ca fait beaucoup de disques durs de 1To à acheter ça.
L'armée américaine, la NASA, la CIA et les autres (l'humanité toute entière en fait) n'auraient actuellement pas les capacités de stocker sur leurs disques durs autant d'information.


Je répète la conclusion pour ceux qui ont zappé ou qui sont encore abrutis par les calculs:

Tous les disques durs de la Terre mis ensemble n'ont pas une capacité suffisante pour stocker l'information contenue dans quelques grammes de charbon pour barbecue!


Alors bien sûr ce "calcul" n'a strictement aucune valeur. Mais il permet de se rendre compte que même sans aller jusqu'à parler d'esprit humain, d'instinct animal, de fonctionnement bactérien ou quoi que ce soit, on est clairement dépassé par la complexité du monde qui nous entoure, même au niveau le plus simple.

Ps: Il paraît qu'il y a des promos sur l'aspirine à la pharmacie à côté de chez moi. Juste au cas où...