mercredi 22 avril 2009

Revenu maximum

On entend souvent parler des revenus indécents des grands patrons et c'est même sur cette idée que l'Etat surcommunique pour cacher les autres dérives du système (cf la pseudo-loi censée limiter les stock-options et autres cadeaux pour les patrons des entreprises aidées par l'Etat jusqu'en 2010). Il n'empêche qu'il y a quand même là quelque chose d'hallucinant, je veux bien qu'ils aient un travail dur et prenant du temps mais quand même.
Enfin bref, le but n'est pas de dire que les inégalités c'est pas bien, qu'il y a de l'immoralité dans le capitalisme, ça on le sait tous et globalement ça reste humain: qui refuserait de s'augmenter? (Entre parenthèses, une réforme est passée l'année dernière, ou bien celle d'avant, visant à augmenter les salaires des parlementaires. Etonnamment, elle a été acceptée à la quasi-unanimité, peu importe les idées politiques quand on parle d'argent...)

Toujours est-il que puisqu'il est humain de vouloir toujours plus d'argent comme il est humain de vouloir se venger après une offense, limiter ce genre de choses est du domaine de l'Etat responsable des règles de vie en société. Il faudrait donc pour cela limiter ou bien décourager les gros salaires. Or, plafonner les revenus a déjà été fait dans l'histoire de l'humanité et pas dans n'importe quel pays: aux Etats-Unis.

C'est l'oeuvre de l'administration de Franklin Roosevelt en 1942, en taxant très fortement la part des revenus supérieure à 8,5 fois le salaire médian américain.
Les effets sont visibles sur le graphique suivant qui représente la proportion des revenus totaux détenue par les 10% d'américains les plus riches.

On voit qu'à partir de la mise en place de la mesure, la part des richesses détenue par les plus riches a nettement diminué et s'est maintenue à un niveau relativement bas jusqu'à ce qu'elle soit contrariée par des baisses d'impôts pour les plus riches.

Comme quoi il suffit uniquement d'une volonté politique pour contribuer à réduire les inégalités. Et on peut espérer qu'à terme, l'argent ainsi économisé soit réinvesti dans les moyens de productions et dans le partage équitable des richesses. Mais bon, ne rêvons pas trop, on vit dans un pays où 53% des gens ont voté pour un homme dont le but avoué était de "détruire l'héritage de mai 68" et qui déclare: "Un jour, j'irai faire du fric...".

Source: Les Etats-Unis instaurent un revenu maximum pour sortir de la crise!

mardi 21 avril 2009

Footswitch


Quelle est la différence entre ces deux dispositifs?
Celui du bas est vendu à 26€ tandis que celui du haut m'a coûté une dizaine d'euros à fabriquer à partir de pièces achetées à l'unité, celui du bas étant monté à la chaîne.
Pourtant, tous deux ont la même fonction: ce sont de bêtes interrupteurs que l'on actionne au pied pour changer de canal sur l'amplificateur pendant que l'on joue de la guitare.
Alors d'accord celui du bas est plus joli et a le nom de la marque inscrit dessus mais quand même, il doit pas revenir à plus de quelques euros à la fabrication (et par quelques, j'entends 4/5 € grand maximum avec l'intérieur plaqué or, le double airbag et l'ABS).

Il y a des fois j'ai l'impression qu'on nous prend pour des cons. Enfin ceci dit, il y a bien des gens qui se sont jetés sur l'I-Phone malgré son prix prohibitif lors de sa sortie alors qu'entre autres, il ne gérait ni les MMS, ni la 3G.

Agnostique

Quand on me demande si je crois en Dieu, je réponds que je suis agnostique. Et là, généralement, les gens bloquent. Certains traduisent agnostique en athée et d'autres me prennent pour un mystique.

En fait, l'agnosticisme consiste simplement à considérer qu'à la question de savoir s'il existe un Dieu ou non, il est impossible pour un humain de donner une quelconque réponse. Contrairement à l'athéisme qui tranche pour l'inexistence d'un Dieu, c'est accepter que notre connaissance est limitée, qu'il y a des sujets qui nous dépassent tout simplement parce qu'ils ne peuvent être l'objet d'une expérience possible pour reprendre l'expression de Kant (au sens dans lequel je la comprends, bien entendu, n'ayant aucune qualification particulière en philosophie autre que mon année de terminale passée à faire des scoubidous et les livres que j'ai lus).
Ainsi toutes les questions métaphysiques (au-delà de la physique, ie de l'expérience possible) n'ont pour moi aucune raison d'être puisque je ne peux pas y trouver de solution (ceci dit, ça ne m'empêche pas de me les poser tout de même, comme tout être humain qui se respecte).

Et cette vision des choses ramène selon moi les religions et les dogmes à leur juste place: des idées humaines et anthropomorphiques faites par des hommes pour des hommes. En effet, puisque la présence ou non d'un Dieu n'est pas "expérimentable" par l'homme, comment certains d'entre eux pourraient-ils en savoir plus à ce sujet que d'autres? Ainsi, s'il appartient à chacun de décider de croire en un Dieu ou non, il n'y a au contraire aucune raison de suivre certains rites plutôt que d'autres.
Pour moi, la religion doit donc plutôt être abordée d'un point de vue social et psychologique que du point de vue de la foi: on suit ces coutumes par tradition ou bien pour se retrouver entouré d'une communauté de personnes ayant des visions semblables du monde. Ce sont ces visions de la religion qui en ont tiré les meilleurs apports pour la construction de sociétés (les idées de morale, de culture commune, d'entraide...). Au contraire, la religion au sens de la foi est la voie royale vers l'intégrisme ("le livre est la parole de Dieu alors suivons-le au pied de la lettre") et donc vers d'inévitables tensions.

lundi 20 avril 2009

Ecriture automatique

Un texte ressorti de mon Deviantart que j'avais écrit le 2 janvier de cette année, assis à 10h du matin dans la cathédrale de Rouen. C'était quasiment de l'écriture automatique, pas de pause entre les phrases, pas de ratures, pas beaucoup de sommeil, j'ai juste essayé d'exprimer le plus possible avec des mots l'état de ma pensée au moment de l'écriture, d'où les changements de sujet sans rapports entre eux.


Assis au milieu de la nef, au premier rang, je prie. Dieu? Non! Enfin, si. Non pas le Dieu des chrétiens, des juifs ou des musulmans, je prie le seul et unique Dieu: la nature humaine. Celle-là même qui, à force de persévérance, a su bâtir une telle merveille. Celle-là même qui, sans machines, s'est élevée jusqu'à toucher les cieux. Celle-là même qui a disparu avec l'avènement de notre civilisation presse-bouton.
J'ai foi en l'Homme. Du moins, je le crois. Je dois être un peu rousseauiste. J'en veux à la société, au système qui fait gagner les plus fourbes et les plus habiles mais pas les plus aptes. J'en veux aux paroles vaines, à l'égoïsme, la cupidité. Oh, je fais partie de ce système, je m'en sers même, mais, ce faisant, je me corromps et je m'exècre. Vaines et futiles paroles, une nouvelle fois. J'aime trop la vie pour faire le seul acte qui pourrait m'éviter ces extrêmes.

Les pas résonnent sous la voûte, les talons claquent. Seuls demeurent les échos, une fois les âmes parties. En contrepoint les cantiques enregistrés qui m'ont fait m'arrêter, m'asseoir et écrire. Tout à l'heure, il y a eu Bach.
Ça y est, je crois que je suis seul maintenant. La rumeur de la ville est étouffée par les murs de pierre de la majestueuse bâtisse. Seules les flammes vacillantes des cierges me tiennent compagnie sans pouvoir, hélas, me réchauffer.

Je crois que c'était une bonne idée de sortir. Elle me vaudra peut-être un bon rhume mais qu'importe! Remarque, je dis cela maintenant mais quand ça me tombera dessus, je serai le premier à me traiter d'abruti.

Le recto de ma feuille est presque fini.

_Dois-je m'arrêter ou continuer?
_Et toi, qu'en penses-tu?
_Moi je pense que cela t'occupe et te fait du bien mais d'autre part tes mains sont gelées.
_Trop tard, la page est déjà tournée.

Dommage que je sois myope, je n'arrive même pas à voir Jésus sur sa croix, là, au fond.

Si l'on m'avait dit qu'un 2 janvier à 10h05, je serais au premier rang de la cathédrale de Rouen, en train d'écrire un texte sans réfléchir. Les gens doivent me prendre pour un suicidaire qui écrit sa dernière lettre.

J'ai toujours aimé les églises. Je crois que les cathédrales sont les plus belles œuvres architecturales qui puissent exister.

Un homme prend une photo des vitraux avec son téléphone mais, comme chacun d'entre nous, ne les regardera pas après. Mais bon, c'est humain.
On cherche à garder une trace de la beauté, de l'enfermer, la garder pour soi. Mais la beauté est éphémère. La beauté est faite pour être appréciée et pour être qualifiée de beauté au fil des gens. Une beauté jalousement gardée ne peut que se faner.

J'avais jamais fait autant d'écriture automatique, c'est vrai que ça soulage, ça détend. Les mots volent du cerveau (partie idées) au crayon sans passer par la case censure. Pas fait pour être lu, pas de volonté de plaire, pas de lecteur à convaincre. Ceci dit, je ne vais pas me mettre à étaler ma vie privée ici non plus. Le privé restera dans ma tête.
Les seules idées qui jaillissent sont celles qui sont aptes à être communiquées, à être pensées. Ceci dit, une idée jalousement gardée ne se racornit-elle pas comme la beauté?

Je tremble de plus en plus, je crois que je vais m'arrêter et écouter un peu la musique. Ensuite, je marcherai puis je rentrerai.

Message n°1

Bienvenue personne...

Je sais pas vraiment pourquoi j'ai eu envie de créer un blog passé la période adolescente où il m'en fallait un. Ça doit être cette sorte d'exhibitionnisme que l'on a tous plus ou moins en nous, cette envie d'écrire des trucs que n'importe qui pourrait voir mais qui en raison de la taille du net resteront invisibles. Un peu comme ce clochard schizo qui parle tout seul de politique dans le métro...

Eh bien, personne, je vais te raconter ma vie, mes idées, mes pensées même si t'en a rien à foutre parce que j'en ai le droit et la possibilité et que surtout j'en ai envie (du moins pour l'instant). Je sais pas trop ce que ça va donner mais au moins je saurai que pour toutes mes pulsions exhibitionnistes, il y aura un endroit où les réaliser. Oui, je sais, ça fait un peu flippant dit comme ça et peut-être que ça le deviendra vraiment mais ça m'étonnerait, je sais me tenir quand même, même virtuellement.

Ceci dit, j'ai pas grand chose à ajouter, à part: voilà le message n°1 est fini...