lundi 20 avril 2009

Ecriture automatique

Un texte ressorti de mon Deviantart que j'avais écrit le 2 janvier de cette année, assis à 10h du matin dans la cathédrale de Rouen. C'était quasiment de l'écriture automatique, pas de pause entre les phrases, pas de ratures, pas beaucoup de sommeil, j'ai juste essayé d'exprimer le plus possible avec des mots l'état de ma pensée au moment de l'écriture, d'où les changements de sujet sans rapports entre eux.


Assis au milieu de la nef, au premier rang, je prie. Dieu? Non! Enfin, si. Non pas le Dieu des chrétiens, des juifs ou des musulmans, je prie le seul et unique Dieu: la nature humaine. Celle-là même qui, à force de persévérance, a su bâtir une telle merveille. Celle-là même qui, sans machines, s'est élevée jusqu'à toucher les cieux. Celle-là même qui a disparu avec l'avènement de notre civilisation presse-bouton.
J'ai foi en l'Homme. Du moins, je le crois. Je dois être un peu rousseauiste. J'en veux à la société, au système qui fait gagner les plus fourbes et les plus habiles mais pas les plus aptes. J'en veux aux paroles vaines, à l'égoïsme, la cupidité. Oh, je fais partie de ce système, je m'en sers même, mais, ce faisant, je me corromps et je m'exècre. Vaines et futiles paroles, une nouvelle fois. J'aime trop la vie pour faire le seul acte qui pourrait m'éviter ces extrêmes.

Les pas résonnent sous la voûte, les talons claquent. Seuls demeurent les échos, une fois les âmes parties. En contrepoint les cantiques enregistrés qui m'ont fait m'arrêter, m'asseoir et écrire. Tout à l'heure, il y a eu Bach.
Ça y est, je crois que je suis seul maintenant. La rumeur de la ville est étouffée par les murs de pierre de la majestueuse bâtisse. Seules les flammes vacillantes des cierges me tiennent compagnie sans pouvoir, hélas, me réchauffer.

Je crois que c'était une bonne idée de sortir. Elle me vaudra peut-être un bon rhume mais qu'importe! Remarque, je dis cela maintenant mais quand ça me tombera dessus, je serai le premier à me traiter d'abruti.

Le recto de ma feuille est presque fini.

_Dois-je m'arrêter ou continuer?
_Et toi, qu'en penses-tu?
_Moi je pense que cela t'occupe et te fait du bien mais d'autre part tes mains sont gelées.
_Trop tard, la page est déjà tournée.

Dommage que je sois myope, je n'arrive même pas à voir Jésus sur sa croix, là, au fond.

Si l'on m'avait dit qu'un 2 janvier à 10h05, je serais au premier rang de la cathédrale de Rouen, en train d'écrire un texte sans réfléchir. Les gens doivent me prendre pour un suicidaire qui écrit sa dernière lettre.

J'ai toujours aimé les églises. Je crois que les cathédrales sont les plus belles œuvres architecturales qui puissent exister.

Un homme prend une photo des vitraux avec son téléphone mais, comme chacun d'entre nous, ne les regardera pas après. Mais bon, c'est humain.
On cherche à garder une trace de la beauté, de l'enfermer, la garder pour soi. Mais la beauté est éphémère. La beauté est faite pour être appréciée et pour être qualifiée de beauté au fil des gens. Une beauté jalousement gardée ne peut que se faner.

J'avais jamais fait autant d'écriture automatique, c'est vrai que ça soulage, ça détend. Les mots volent du cerveau (partie idées) au crayon sans passer par la case censure. Pas fait pour être lu, pas de volonté de plaire, pas de lecteur à convaincre. Ceci dit, je ne vais pas me mettre à étaler ma vie privée ici non plus. Le privé restera dans ma tête.
Les seules idées qui jaillissent sont celles qui sont aptes à être communiquées, à être pensées. Ceci dit, une idée jalousement gardée ne se racornit-elle pas comme la beauté?

Je tremble de plus en plus, je crois que je vais m'arrêter et écouter un peu la musique. Ensuite, je marcherai puis je rentrerai.

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